Avec environ 30% des propriétaires de voitures qui passent au contrôle technique de manière tardive, l’annonce de plus de rigueur dans ce domaine à partir du 20 mai 2018 ne peut qu’augmenter toutes les appréhensions.
Le temps est donc arrivé de faire le point sur cette nouvelle réforme et d’en tirer les conclusions qui s’imposent en matière de contrôle technique.
Réparation et contre-visite en 24 heures
A compter de cette date fatidique, les véhicules qui tombent sous le coup d’une contre-visite à l’occasion du contrôle technique devront suivre la voie du garage dans les 24 heures qui suivent sous peine d’être interdits de circuler.
Le contrôle technique ainsi organisé n’aura donc de validité que le jour où il aura été effectué.
Ainsi, on ne peut que conclure à l’implémentation d’une réglementation encore plus rigoureuse puisque dans la pratique, le propriétaire du véhicule devra l’envoyer en réparation le jour même étant donné que le lendemain, on le considérera comme n’ayant pas subi de contrôle technique.
A supposer que le véhicule ait pu être réparé dans la même journée, il devra encore subir un deuxième passage au centre de contrôle technique.
Force est donc d’admettre encore que cette nouvelle réglementation en plus d’être très rigoureuse, rend son application fastidieuse si elle est parfois tout simplement impossible.
Une liste des défaillances critiques
Les véhicules concernés par cette obligation de passer au garage dans les 24 heures sont ceux qui sont atteints d’une défaillance dite critique. A l’heure actuelle, on estime que 3 à 5% des voitures ainsi contrôlées répondront à ce critère.
La nouvelle réglementation fait en tout cas un distinguo entre défaillances majeures et donc critiques et défaillances mineures, considérées comme étant moins graves.
Les défaillances critiques évoquées par la nouvelle réglementation sur le contrôle technique se veulent être des défauts engendrant un certain niveau d’insécurité pour les personnes et leur environnement.
Si à l’heure actuelle, il existe 124 points de contrôle instaurés dans le cadre d’un contrôle technique, ce chiffre passera désormais à 400 en mai 2018.
Il faut supposer une augmentation substantielle du prix de chaque contrôle si à l’heure actuelle, les propriétaires de véhicules paient autour de 50 à 80 euros. Un prix doublé n’est pas non plus à exclure quand on sait que la durée de chaque contrôle va être plus longue et que les professionnels qui effectuent verront s’étendre le champ de leur responsabilité.
L’immobilisation du véhicule
La réglementation de 2018 concernant le contrôle technique implique également une immobilisation du véhicule contrôlé et fiché comme étant sujet à une défaillance critique c’est-à-dire étant de nature à constituer « un danger direct et immédiat pour la sécurité routière » ou présentant « une incidence sur l’environnement ».
Partant de cette mesure, une liste de 146 défauts que l’on ne pourra pas faire passer sera alors mise à profit. Ils s’apparentent à peu près aux 203 défauts soumis actuellement à une contre-visite.
Parmi ces défaillances intolérables, on citera le manque de pression du système de freinage, le bocal de liquide frein invérifiable du fait de sa saleté, le défaut de résistance du châssis pour cause de corrosion, les portes mal fermées et la mauvaise fixation des sièges…
En lisant la liste en entier, il est vrai qu’il s’agit de critères dont la non-satisfaction induit une insécurité réelle vis-à-vis des personnes.
Bilan sur la nouvelle réglementation
L’utilité ou non de ces nouvelles mesures ne pourra être définie qu’après coup, soit en analysant le nombre d’accidents qui se seront produits suite à une période probatoire à l’issue de laquelle un bilan pourra être établi en relevant par la même occasion les causes de survenance de ces accidents.
Pour l’heure, il faut tout de même signaler que le comportement au volant et l’état des routes revêtent un impact plus fort que celui de l’état des véhicules sur la survenance des accidents.
Face au coût de la mesure et à la force des restrictions imposées aux automobilistes, cette nouvelle réglementation sur le contrôle technique leur laissera donc plus un goût amer que le sentiment d’être plus en sécurité sur les routes.